Raid Pigne d’Arolla

COMMISSAIRE(s) / GUIDE(s) :  Thierry Duffar DATE(s) : 29 avril au 3 mai 2025
Nombre Jours de Guide :
Nombre de participants : 3, Geneviève Guérinot, Bernadette et Thierry
COURSE : Tour du Pigne d'Arolla MASSIF : Valais
ALT. MAX : m DENIVELE : 1000 m/jour DIFF. : Non

 

CONDITIONS MÉTÉO : Très beau temps les 4 premiers jours, passages nuageux et averses le samedi. Prévision déplorable pour le dimanche, nous incitant à rentrer samedi après-midi.

 

LOCATION MATERIEL SECTION :

Ma 29-4 : Départ Grenoble 7h arrivée Arolla vers 13h. On chausse très vite sur les résidus de pistes. Comme le col de Riedmatten est impraticable en hiver, on prend par le Pas de Chèvres qui descend par des échelles. Attention, elles se terminent 1,5 m trop haut : il est nécessaire de rajouter une sangle au dernier barreau pour y enfiler le pied et atteindre le sol. C’est assezacrobatique avec le sac et les skis sur le dos. La suite reste scabreuse, avec un mélange de neige, glace et sable sans marches bien taillées. Les crampons y auraient été utiles mais on s’en est bien tirés sans.
Le gardien nous dira par la suite que l’accès à la cabane (des Dix) est de plus en plus difficile, par les échelles l’hiver et en été c’est pas bien mieux à cause des torrents qui dévalent le glacier et lui demandent de baliser des itinéraires invraisemblables pour pouvoir atteindre le refuge.

Me 30-4 : Ascension du Mont Blanc de Cheillon « d’hiver » (3827 m). Le sommet « d’été » est 40 m plus haut, au bout d’une crête bien effilée. Bonne neige à la descente, qui est restée assez légère dans les faces nord. Retour aux Dix.

Je 1er mai : Col de la Serpentine (3542 m) et descente à la cabane Chanrion. Très belle traversée, qui devient délicate vers la barre de séracs : il y a un seul endroit pour passer, sous les séracs. Des groupes sont partis trop à droite, ce qui leur a valu de re-peauter. A l’embranchement, on remarque au passage que le glacier du Brennay, en direction du Pigne d’Arolla, est devenu impraticable. Agréable descente en neige de printemps. La cabane Chanrion a été rallongée d’une structure métallique qui contient la salle à manger, des chambres et des toilettes. Tout est flambant neuf, même l’intérieur de l’ancien refuge.

Ve 2-5 : On part dans le vallon en face, en direction de la fenêtre Durand. Mais de nombreuses traces de descente arrivent d’un passage sur la crête à droite du vallon, au dessus de la grande Charmotane. On décide d’y aller voir de plus près : il s’agit en fait du passage en provenance de la cabane de Valsorey, via le col de Sonadon. C’est une variante de Chamonix-Zermatt qui contourne le Grand Combin. Ça me permet de poser la dernière pièce du puzzle concernant cette région à la topographie assez complexe. Et aussi de comprendre pourquoi il y a autant de traces de descente sans trace de montée … On va dépeauter sur la crète un peu plus haut, on descend, puis on remonte à la fenêtre Durand, en souvenir de la traversée des Alpes 2006. Retour à Chanrion.

Sa 3-5 : Comme on a vu que le glacier de Brennay est impraticable, il nous faut rejoindre la cabane des Vignettes en remontant le glacier d’Otemma. Tant pis pour le Pigne d’Arolla, on verra demain depuis les Vignettes. Ce glacier a la réputation d’être interminable : 10 km quand même. En fait c’était plutôt agréable, dans un très beau cadre, malgré (ou grâce à ..) deux averses de pluie et des passages dans le brouillard. L’arrivée aux Vignettes s’avère scabreuse, avec une pente très raide et expo par endroits. On a eu de la neige ramollie au soleil (il y en a eu aussi) donc pas de problème. Mais je me demande comment les guides de Chamonix-Zermatt sécurisent leurs clients, quand c’est complètement gelé au petit matin … Arrivés au refuge, la prévision météo pour le lendemain est mauvaise : pluie-neige, brouillard et aucun regel. Plutôt que descendre le lendemain dans ces conditions, on préfère descendre quand il fait beau, au sec et avec de la visibilité. Retour à Grenoble dans la soirée.

Faune rencontrée : Peu : marmottes, chamois, chocards, un jeune aigle.

COMMENTAIRES : 

Au final, on n’est mas monté au Pigne d’Arolla, vu les conditions des glaciers puis météo. Il aurait fallu en profiter depuis le col de la Serpentine, qui n’est que 300 m plus bas…
Les refuges ont été rénovés et en très bon état et tous les gardiens sont très sympas, même aux Vignettes où le seule échange à consisté à leur dire que finalement on ne restait pas. En fait il s’agit de trois refuges de la Haute Route Chamonix-Zermatt, ils ont été archi-pleins tout le mois d’avril, ce qui m’avait obligé à repousser le raid de 3 semaines. A 80 CHF la 1/2 pension (pour les membres du CAF, sinon c’est 100 CHF et 1 CHF = 1,1 €) le Club Alpin Suisse a bien raison, et les moyens, d’investir.
On était passé par là en 2006 : Vignettes, Pigne d’Arolla, fenêtre Durand … C’est incroyable comme ça a changé. Déjà le pas de Chèvres, où on était passé il y a 3 ans, est beaucoup plus délicat. Le glacier de Brennay ne passe plus et la descente de la Serpentine devient délicate. La montée aux Vignettes n’était pas du tout comme ça, beaucoup moins raide. La montée au Pigne d’Arolla depuis les Vignettes était large et débonnaire, maintenant il ne reste qu’un petit passage raide à gauche des séracs qui se sont multipliés au dessus du refuge. Bref, les glaciers diminuent et la difficulté technique augmente.

ÉVALUATION DES FRAIS
Nombre de véhicules et km 1 voiture 510 km AR
Frais Trajet 180 € (60 €/personne)
Frais de guide
Frais Hébergement-Repas Environ 90 €/jour
Autres Frais
Total Frais