Stage pente raide à La Grave

COMMISSAIRE(s) / GUIDE(s) :  Benjamin Védrines DATE(s) : 8 février 2020
Nombre Jours de Guide : 1
Nombre de participants : 6 (Emmanuel Taillebourg, Michel Vivaudou, Michel Harrand, Philippe Liatard, Hervé Sassoulas, Roald Neuquelman)
COURSE : La Grave MASSIF : Ecrins
ALT. MAX : 3100 m DENIVELE : NaN DIFF. : 4

 

CONDITIONS MÉTÉO : Beau temps

 

LOCATION MATERIEL SECTION :

Préparation

Rendez-vous

1. Départ vendredi en fin de journée. Le minibus est réservé. Philippe monte en voiture au Monétier. A vous de voir si vous prenez le minibus ou co-voiturez.
2. Gite des Mélèzes à Villar d’Arêne réservé pour 5 nuitées vendredi 7 février 2020. tel 04 76 79 90 59 . Je vous invite à confirmer.
3. Samedi 7h30 au gîte, Benjamin vous rejoindra pour un briefing de 30′. Départ 8h pour La Grave et prise des forfaits à 8h30 pour attraper la première benne.

Stage (CR du guide Benjamin Védrines)

Compte rendu de la journée « Formation Pente Raide »

08 février 2020

Lieu : La Grave

Participants : 6

  • TECHNIQUE de ski

Première partie de la journée dédiée à la technique en ski de pente raide.

Nous avons mis de côté la technique du « Pédalé-sauté », largement transmise autrefois mais maintenant désuète. Tout cela en faveur de la technique de virages sautés classiques, skis parallèles.

Notions importantes :

  • Positionnement des bâtons : celui amont au niveau de la spatule du ski amont, 1 mètre au-dessus. Le bâton aval au niveau du patin du ski aval, moins d’un mètre.
  • Dissociation : pour bien appuyer sur le ski aval, ce qui est fondamental car cela représente 90% de l’appui, il faut dissocier le haut du corps, du bas. Ainsi, le haut va venir se pencher vers l’avant. Enfin il va rester dans la position « épaules regardant la pente », afin de ne pas basculer en arrière lors de la réception (fin du virage).
  • Pour amorcer le saut, il faut vraiment s’aider des deux bâtons, associé à une flexion-extension des jambes.
  • On peut laisser les spatules en contact avec la neige.
  • Du regard, fixer le bas de la pente, çà aide à se dissocier.
  • Avant d’amorcer le saut, on peut prendre un peu de vitesse, soit dans un axe horizontal (traversée), soit diagonal ou vertical, avec un dérapage.

Dans tous les cas il est important de maîtriser sa vitesse, car souvent la qualité de neige ne sera pas pareille 2 mètres en aval de notre position, que 15 mètres à droite. Donc pour être sûr de rester dans ce « rayon de confiance », je dois savoir faire un virage « mouchoir de poche ». C’est aussi valable dans le cas où il faut que je me mette dans le bon sens avec des rochers en dessous de moi. Impossible de faire une conversion (trop dangereux > risque de déséquilibre). Dans ce cas on essaye de ne pas trop prendre de vitesse avant l’impulsion du saut. Et on freine instantanément à la réception. Arrêt brutal mais maitrisé.

  • Assurage
  • Ski avec le piolet

On tient le piolet en position « piolet-canne », on enfonce le manche dans le manteau neigeux. On peut alors descendre en escalier ou en dérapage sur 1 ou 1,5 mètres en se tenant au piolet. Une fois de nouveau bien stabilisé, on répète l’opération.

On peut aussi faire la même chose avec les bâtons si le manteau neigeux s’y prête (croûte de regel très fine donc qui casse facilement, mais qui porte avec les skis).

  • Saturno

Pour assurer quelqu’un qui va jeter un œil voir si çà passe, on peut l’encorder avec un saturno. Prendre une sangle de 120, faire une tête d’alouette sur le pontet, passer la sangle derrière la personne et clipper la sangle avec un mousqueton à vis sur le pontet. La sangle fait le tour de la taille.

On clippe alors la corde d’assurage sur la sangle (en prenant les deux brins) avec un mousqueton à vis. Ainsi cela permet à la personne de pouvoir être assurée par derrière, et au nœud de la corde de pouvoir coulisser à droite comme à gauche, laissant libre la personne de faire des virages sans être gênée.

  • Ski dans la neige, Talons enfoncés et contrepoids

C’est une technique rapide d’assurage, mais qui marche bien. Après avoir mis les skis clippés entre eux, on positionne une sangle en double sous les fixations. On enfonce les skis au max dans le manteau neigeux. Sur la sangle avec un mousqueton à vis on installe un demi cabestan, puis on s’installe devant les skis, en tapant bien la neige avec ses talons, puis on repose son dos contre les skis. Çà fait contrepoids. Bien donner du mou avant que le skieur fasse son virage. Et pour le skieur, ne pas faire de trop grandes traversées rapides, ni de virages enchainés trop rapidement, car il faut un minimum de temps pour donner du mou.

  • Corps morts

Faire un trou, de la largeur de l’objet qu’on va mettre dans la neige. Puis avec la « panne » (petite pelle) du piolet faire une tranchée perpendiculaire à ce trou. On dessine alors un « T ». Mettre une sangle en tête d’alouette sur l’objet, insérer l’objet dans le trou, puis faire glisser la sangle dans la tranchée. Recouvrir le trou de neige et tasser. La neige va reprendre de la cohésion.

Objets : sacs remplis de neige, sac à dos, skis, bois, pierres.

  • Parade à ski

Le skieur à l’aise se place en contrebas du skieur peu à l’aise, il le rassure et positionne ses deux bâtons entre lui et le skieur peu à l’aise.

 

  • Techniques de rangement de matériel

 

  • Piolet à l’épaule

Tenir son piolet en position « piolet-canne », insérer le manche entre la bretelle et l’épaule gauche, lame contre la gorge, puis faire basculer la lame derrière sa tête. En pente raide on fait en sorte de toujours avoir ce genre de matos accessible très facilement. Le mieux est donc de le mettre en place avant d’être en difficulté.

  • Skis à l’épaule

Si vous avez une très courte déséscalade ou une très courte escalade à faire sans les skis, alors cette technique est très pratique. Elle ne marche pas avec les fixs type Diamir. Faire tout pareil qu’avec le piolet. Insérer le talon en premier, en desserrant la bretelle si vous n’y arrivez pas sans. Possibilité aussi d’insérer les spatules en premières si vous avez des grosses butées arrière, cela permet que les butées arrière viennent plus grossièrement buter contre votre sac, et ainsi éviter que les skis glissent.

Dans tous les cas, bien resserrer la bretelle et clipper la sangle pectorale. Dans le meilleur des cas, fixer les deux skis entre eux avec un élastique ou autre…

  • Corde « enkitée »

Pour éviter la « Petite flemme qui tue », qui souvent nous amène à ne pas opérer un geste qui peut sauver, il faut rendre la corde accessible et utilisable immédiatement. Il faut donc éviter d’avoir à délover cette dernière. Prenez un sac qui peut accueillir l’intégralité de la corde, et 20 centimètres pas 20 centimètres, insérer la corde à l’intérieur, sans faire de nœuds. Au bout faites un nœud de huit en y clippant un mousqueton à vis. Voilà, tout est prêt !

  • Technique d’évolution

 

  • Passer des skis aux crampons

Bien mettre les crampons accessibles en haut du sac. Planter son piolet et sécuriser le sac. Si on peut, il faut créer une plateforme avec ses skis. On enlève le ski amont et on tape avec son pied pour faire une bonne marche/plateforme. On plante le ski dans la neige. On installe son crampon sur le pied amont. On fait la même chose pour l’autre pied. Si ce n’est pas trop raide et qu’on a la place, on peut enlever les deux skis puis mettre ses crampons. On range les skis sur le sac et on déséscalade le passage, ventre face à la neige. Piolet-canne avec manche enfoncé dans la neige ou si la neige est dure, lame enfoncée dans la neige et main en milieu de manche.

  • Skier sans dragonnes

C’est vrai, c’est mieux du point de vue sécu. En cas d’avalanche çà évite que les bâtons nous tirent vers le fond. Dans les forêts, çà évite que les rondelles s’accrochant à une branche amènent notre poigné à se casser. Donc prenez l’habitude dés aujourd’hui de skier sans bâtons. C’est dur mais on y arrive très vite !

  • Butée avant bloquée

Quant la chute est synonyme de conséquences physiques graves, alors il faut privilégier la bonne tenue du ski avec les chaussures, et laisser de côté l’aspect sécu du ski qui se décroche si on tombe. Nous, ce que l’on veut, c’est éviter que le ski ne se décroche car en pente raide la pression exercée sur les skis lors de la réception du virage est forte. De plus, sachant que la chute peut amener à la mort car la neige est dure, dans tous les cas, une butée avant débloquée ne changera rien.

DONC, bloquez votre butée avant en pente raide si vous voyez que la surface de la neige ne peut pas enrayer votre chute.

  • Respect des consignes de guidage

Les règles lorsque quelqu’un guide : toujours s’arrêter en amont. Si le guide s’arrête c’est parce qu’il y a un danger (crevasses, rochers…).

Ne jamais dépasser le guide. Ce dernier peut traverser au dernier moment à l’horizontale pour aller chercher un passage.

Respecter des distances de sécurité entre chacun. Éviter la collision ridicule à cause de l’émulation du groupe : « je vais lui montrer comme je skie vite et bien » = casse.

  • Lire la neige

C’est quelque chose de fondamental qui peut vous sauver la vie, sauver votre journée de ski, etc…

Il faut que vous sachiez lire la surface du manteau neigeux. Ce que je vois, est-ce de la vitre, de la neige rapportée par le vent qui accroche, etc… ?

Cela vous permettra de viser l’endroit le plus facile pour effectuer vos virages. En pente raide, faire son virage dans une zone de neige dure sans grip peut nous faire perdre l’équilibre, et/ou beaucoup de dénivelé et nous rapprocher d’un danger (paroi).

Ainsi, favorisez toujours les zones de neige meuble (qui s’enfonce).

  • Matos

 

  • Piolet

Court et sans ergots ou avec un qui soit mobile, lame en acier. Plutôt droit ou légèrement courbé.

  • Skis

Le rocker peut aider dans les zones goulottés, les reliefs accidentés en pente raide. Mais il ne sert pas dans l’accroche et alourdi le ski.

Si on est conscient qu’une spatule plus classique peut accrocher les bombés, alors le ski idéal est un ski relativement peu taillé (rayon de courbure aux alentours des 20m), léger car les virages sautés seront plus faciles, et pas long, pour faciliter les pivotements mais aussi les passages étroits.

  • Casque

Le casque est utile en couloir car il peut y avoir des chutes de pierres. Il sert aussi en cas de chute, non pas pour éviter la « décélération », elle sera dans tous les cas brutale. Mais il évitera les fractures ou plaies au niveau du crâne.

  • Corde

Prenez en diamètre fin qui vous évitera les « hésitations » de la prendre ou pas, tout cela à cause du poids. Ainsi, en effet, une corde légère vous motivera à la prendre. Si vous partez sur une course sans nécessité de s’assurer, alors optez pour une corde statique sur laquelle vous pouvez :

  • Faire des rappels
  • Mouliner quelqu’un
  • Faire un secours crevasse

Dans ce cas je vous conseille la BackUp de Béal, en 30m. Combinée avec un « Escaper », elle vous permettra de faire 30m de rappel.

La situation on l’on assure quelqu’un qui ski pour aller voir si la pente n’est pas craignos, est un peu « entre deux » (entre une nécessité d’avoir une dynamique, ou une statique). Les règles disent qu’il faudrait une dynamique.

Mais sur le terrain, on se rend compte que d’une part c’est très peu courant de le faire, et que d’autre part çà fonctionne car les facteurs de chute sont minimes (beaucoup de frottements, peu de poids). Alors, en sachant que c’est « un peu moins bien » car çà ne dynamise pas, en étant conscient des limites d’une statique (force de choc plus importante), et bien la BackUp est parfaite.

Si vous allez sur un glacier très crevassé, alors prenez une corde dynamique afin de pouvoir vous encorder à la montée et/ou à la descente.

Pour autant, sachez qu’il existe une corde statique homologuée pour les encordements sur glacier.

Et enfin, dans le matériel, c’est toujours un choix qui dépend d’une équation entre les bénéfices et les risques. A vous de choisir. Il n’y aura rien de parfait.

 

  • Autre

 

  • Double Check DVA

C’est bien car çà permet à tout le monde de mettre son DVA en mode recherche. Certain ne le font jamais ! Et puis, c’est bien de vérifier si ça marche.

Tout le monde se met en mode réception. Le leader s’avance de 10m et reste en mode émission. Un par un, par l’appel du leader, tout le monde passe. Chacun se remet en mode émission et tout le monde se regroupe 10m après le leader.

Ensuite, c’est le leader qui se replace 10m devant tout le monde, il se met en mode réception et demande à tout le monde de passer, un par un.

  • Alerte

Numéro des secours : 112

Les numéros des centres de secours en montagne locaux ne fonctionnent, pour la plupart, plus. Pour autant ils renvoient vers le 112. Bien dire en premier lieu votre localisation. Si votre batterie de téléphone s’éteint…

 

Matériel demandé

Baudrier
Skis
Casque d’alpinisme
Vêtements chauds
Sandwich pour midi
Crampons adaptés aux chaussures de ski
1 piolet
Lunettes
Sac à dos 30l min
Une broche à glace avec un mousqueton simple
Une sangle de 120 avec un mousqueton à vis
Un mashard (auto bloquant) avec un mousqueton simple
Un reverso avec mousqueton à vis
Deux mousquetons à vis libres
Si vous avez : tout le reste pour un secours crevasse (micro traction, cordelette de 5m fine, une sangle de 180).
Bâtons
DVA (batterie min 65%), pelle en aluminium solide et sonde 2,40m min.
De l’argent

Je vous retrouve au gîte à 7h50, on décollera à 8h20.
Je prends deux cordes en plus pour faire les manips.
Si pour le midi vous préférez manger au refuge vous me dites!

PS : j’ai sûrement oublié deux trois détails peu importants


Faune rencontrée :

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ÉVALUATION DES FRAIS
Nombre de véhicules et km 3
Frais Trajet 3x54kmx0,3/9=5,4€/pers
Frais de guide
Frais Hébergement-Repas
Autres Frais
Total Frais 5,4€/pers